Chers amis,

Aujourd'hui, c'est en tant que mère que je m'adresse à vous, avec un appel qui pèse lourd sur mon cœur. Je m'appelle Mridula et je me trouve, avec mon mari, à un moment critique où votre soutien peut faire toute la différence, à la fois pour nous et pour le précieux avenir dont nous rêvons pour notre fille.

Mon mari et moi avons déménagé en Australie en 2017, pleins de rêves d'un avenir meilleur. Nous étions loin de nous douter que notre vie serait bientôt bouleversée par l'annonce d'un type de cancer rare et implacable, qui m'a été diagnostiqué vers les derniers stades de ma grossesse. En mars 2020, alors que j'étais enceinte de 37 semaines, j'ai commencé à ressentir d'atroces douleurs dans le dos et des difficultés à avaler. J'ai été emmenée d'urgence aux urgences, où une échographie a révélé la présence d'ascite. D'autres examens et une IRM ont confirmé nos pires craintes : une tumeur dans mon ovaire, très probablement cancéreuse. Le poids du mot "cancer" s'est abattu sur notre monde de peur et d'incertitude. J'avais toujours été en bonne santé, avec des visites peu fréquentes chez le médecin, et voilà que je me retrouvais plongée dans une réalité que je n'avais jamais imaginée.

Le lendemain, j'ai subi une césarienne d'urgence et on m'a enlevé l'ovaire droit ainsi que la tumeur. Les résultats de la biopsie ont bouleversé notre monde. On m'a diagnostiqué un cancer gastrique de stade 4. La nouvelle était dévastatrice, d'autant plus que j'étais enceinte au moment du diagnostic. Pour avoir une chance de survivre, je devais commencer une chimiothérapie immédiatement. C'était une course contre la montre et, dans le chaos de la lutte contre le cancer, nous nous sommes retrouvés face à un autre défi immense : le début de la pandémie de COVID-19. Les frontières internationales se fermant et l'aide disponible étant limitée, mon mari et moi nous sommes retrouvés seuls à l'hôpital pendant près d'un mois, alors que notre fille nouveau-née se trouvait dans l'unité de néonatalogie.

Ces premiers mois ont été incroyablement difficiles, mais nous avons trouvé la force dans le soutien inébranlable de nos amis proches. Avec leur aide et l'arrivée de ma mère, qui a obtenu une dérogation pour voyager, nous avons lentement commencé à reconstruire notre vie. Je me suis lancée dans une chimiothérapie épuisante toutes les deux semaines (dont on me dit aujourd'hui qu'il s'agit d'une "chimio à vie"). Le cancer gastrique étant une maladie rare et complexe, avec une recherche et des options de traitement limitées, les médecins ont émis un pronostic sombre, nous informant que si la chimiothérapie fonctionnait, il ne me resterait que six mois au maximum.

Au cours des quatre dernières années, ma vie a été une succession de montagnes russes et j'ai subi de multiples opérations chirurgicales et de nombreuses séries de chimiothérapie et de radiothérapie. Alors que le reste de mon corps est actuellement stable et que je me sens en bonne santé, il y a deux ans, le cancer s'est propagé à mon cerveau et mon oncologue nous a conseillé de commencer à prendre un médicament révolutionnaire appelé Enhertu. Malheureusement, ce médicament n'est pas financé par l'État australien pour mon type de cancer, et chaque cycle de trois semaines coûte la somme astronomique de 4 29 000 roupies (environ 7 600 dollars australiens), ce qui est tout simplement hors de notre portée, mon mari étant notre seul soignant.

J'ai toujours été une personne positive et, malgré le sombre pronostic, je suis restée optimiste, et je pense que ce médicament est mon seul espoir à l'heure actuelle. C'est un rayon de lumière au milieu des ténèbres, qui m'offre la possibilité de lutter contre ce cancer menaçant.

L'année dernière, avec l'aide de la plateforme de crowdfunding de Rare Cancer Australia, nous avons pu récolter environ 150 000 dollars australiens (environ 85 lakhs de roupies indiennes). Le nombre de personnes que je n'avais jamais rencontrées et qui se sont mobilisées pour apporter leur pierre à l'édifice m'a fait chaud au cœur et m'a donné une grande leçon d'humilité. Étant donné que nous avons presque épuisé les fonds collectés, nous avons contacté l'entreprise pharmaceutique qui fabrique Enhertu, lui demandant d'administrer le médicament gratuitement pour des raisons humanitaires. Malheureusement, notre demande a été rejetée. Nous voici donc à nouveau remplis d'espoir, confiants dans votre gentillesse et votre générosité. Notre nouvel objectif est de collecter 1,6 million de roupies indiennes afin de garantir la poursuite de mon traitement pendant quelques années, ce qui me permettra de continuer à me battre et à être là pour ma famille, mais aussi de continuer à essayer et, espérons-le, de trouver un moyen d'accéder à ce médicament qui peut sauver des vies.

Du plus profond de mon cœur, je vous remercie pour votre gentillesse, votre générosité et votre soutien indéfectible. Grâce à votre soutien, je sais que je ne suis pas seule dans cette bataille. Je sais que nos efforts collectifs ont le pouvoir de vaincre même les défis les plus intimidants que la vie nous lance.

Mes amis me disent toujours que je passerai ma vie à voir ma fille devenir une merveilleuse adulte. Je crois que c'est vrai.

Avec toute ma gratitude,

Mridula