Ces mots résonnent dans ma tête chaque jour depuis plus de trois ans, mais depuis quelques mois, leur poids est devenu presque insupportable.

Mon combat contre la dépression et l'anxiété a commencé il y a environ trois ou quatre ans. Cela a commencé par un black-out causé par une surcharge émotionnelle - le résultat d'années de douleur refoulée qui a finalement éclaté et transformé ma vie en un véritable cauchemar.

Aujourd'hui, il semble que de nombreux influenceurs en ligne affirment qu'ils sont déprimés après avoir publié une mauvaise vidéo TikTok. Je pense que cette image superficielle fait du tort à ceux qui souffrent en silence chaque jour.

Car c'est exactement ce que je ressens - comme si chaque jour était une souffrance.

Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est être heureuse. Pas riche, mais vraiment heureuse.

Quand j'étais plus jeune, je rêvais de trouver mon premier amour. Mais alors qu'elle était presque à portée de main, mon meilleur ami de l'époque - quelqu'un en qui j'avais une grande confiance - l'a violée. Elle s'est ensuite suicidée.

Des années plus tard, après m'être reconstruit péniblement, j'ai essayé d'ouvrir un petit commerce alimentaire - quelque chose qui me donnait un but. Après avoir économisé pendant des années, j'ai tout perdu. Toutes mes économies ont été volées sur mon compte bancaire.

Environ un an plus tard, alors que les choses commençaient à s'améliorer, j'ai hérité d'une dette de plus de 110 000 euros de la part d'un membre de ma famille. Personne dans la famille n'était au courant. La vie m'a de nouveau écrasé.

Pourtant, je n'ai pas abandonné. J'ai travaillé dur, j'ai remboursé mes dettes petit à petit et j'ai même perdu 31 kilos en 18 mois.

Puis vint la pandémie : perte d'emploi, isolement et mon pire épisode dépressif. Cette fois, elle s'est accompagnée d'un compagnon cruel : le trouble anxieux.

Beaucoup de gens pensent que l'anxiété n'est que du stress ou de la nervosité.

Mais dans mon cas, cela s'est traduit par des nuits blanches, des douleurs musculaires, des vertiges, une vision floue et une prise de 40 kilos en deux ans.

Je ne pouvais même plus me rendre au magasin sans béquilles. C'est à ce moment-là que j'ai commencé le traitement. Mais la vérité, c'est qu'à moins d'être issu d'une famille aisée, les soins de santé mentale coûtent très cher, surtout quand on croule sous 100 000 euros de dettes. Tout ce que je pouvais me permettre, c'était des pilules, prescrites une fois tous les deux mois.

La vie a été impitoyable. J'ai appris à la connaître ainsi.

Travailler de 14 à 16 heures par jour dans un emploi assis a brisé mon corps, non seulement émotionnellement, mais aussi physiquement. Je n'ai que 26 ans.

Vous vous dites peut-être : "Changez de travail" ou "Travaillez à des heures normales".

J'aimerais pouvoir le faire.

Après avoir payé le loyer d'une petite chambre et réglé toutes les dettes dont j'ai hérité, il me reste moins de 130 euros par mois pour me nourrir. Je ne peux pas me permettre d'être malade. Je ne peux pas me permettre de changer d'emploi. Je ne peux même pas me permettre un jour de congé.

J'ai lutté toute ma vie pour survivre. Et j'ai l'impression que tous ces efforts n'ont servi à rien.

Aujourd'hui, je me tue au travail, je vis dans la pauvreté, je souffre d'une maladie mentale débilitante et je me réveille plusieurs fois par nuit en pleine panique - c'est comme si on m'avait frappé à la poitrine avec un défibrillateur. Chaque. Chaque. Nuit.

Je collecte des fonds pour participer à un programme de traitement de la santé mentale d'un an dans un centre fermé - tout en continuant à couvrir mes dépenses de base et mes factures.

Je sais que les collectes de fonds pour la santé mentale sont souvent jugées.

Encore plus lorsque c'est un homme qui demande de l'aide.

Je comprends. Vous pouvez me critiquer. Vous pouvez vous moquer de moi.

Mais c'est mon dernier espoir.

Et écrire ceci ressemble beaucoup à une lettre d'adieu.

Tout ce que je demande, c'est votre compréhension.

Je vous souhaite le meilleur,

K.